1. Quels ont été vos principaux résultats financiers en 2013 et au premier trimestre/semestre de 2014 ? Comment évaluez-vous ces résultats (% croissance, etc.) par rapport aux années précédentes ?
Au 31 décembre 2013, la banque a réalisé des bénéfices avant impôt totalisant 32 milliards de livres libanaises (21 millions de dollars), en comparaison avec 30 milliards de livres libanaises (20 millions de dollars) au 31 décembre 2012.
La progression constatée dans les chiffres cités ci-dessus, lorsque l’on compare les performances des années 2012 et 2013, s’explique par le taux de croissance de 6,6 % de la banque. Ce dernier est largement supérieur à la moyenne du taux de croissance enregistrée par le groupe des banques alpha, qui s’élève à 0,62 % selon Bankdata.
À la fin du premier trimestre de 2014, les bénéfices non audités avant impôt de la banque ont atteint 10 milliards de livres libanaises (7 millions de dollars), comparé à 6 milliards de livres libanaises (4 millions de dollars) fin mars 2013.
Creditbank s.a.l a affiché une croissance de 58,85 % de ses bénéfices avant impôt au cours du premier trimestre de 2014 en comparaison avec fin mars 2013, tandis que la moyenne du groupe alpha a enregistré un recul de -1,81 % au cours de la même période, toujours selon Bankdata.
2.
Comment évaluez-vous l’impact de la crise locale et du conflit voisin sur le secteur bancaire, en général, et sur votre banque en particulier ? Quels sont les principaux risques liés au secteur à l’heure actuelle ?
L’impact de la crise locale, du conflit voisin et de l’instabilité régionale se ressent principalement au niveau de la confiance de l’investisseur.
Par conséquent, nous faisons face à un ralentissement de l’entrée des capitaux et donc à un frein à de nouveaux investissements au niveau de tous les secteurs, y compris les banques.
Cela étant, les principaux risques réels auxquels fait face le secteur actuellement sont au nombre de deux:
Risque permanent : la fuite des capitaux du secteur vers les places financières étrangères. C'est-à-dire quand non seulement il y a ralentissement dans l’entrée de capitaux mais quand carrément le mouvement est inversé. Cela peut être dû à une détérioration continue et croissante de la situation politico-sécuritaire dans le pays.
La probabilité à notre sens est très minime étant donné la différence dans les taux d’intérêts servis sur les dépôts au Liban et sur les places européennes ou autre, ainsi que la difficulté à ouvrir de nouveaux comptes pour les individus et les sociétés dans les banques européennes en raison des normes draconiennes en matière de "compliance" (conformité aux exigences des lois bancaires.)
De toute manière, l’histoire démontre la faible probabilité d’un tel scénario si l’on analyse toutes les crises et les conflits par lesquels le Liban est passé.
Risque à long terme : Niveau de la dette publique par rapport à la capacité de financement du secteur bancaire.
Il est clair que la principale source de financement du déficit public aujourd’hui sont les banques locales puisque les investissements provenant de l’étranger sont quasi -inexistants comme mentionné plus haut.
Le déficit du budget de l’État ne fait qu’accroître le besoin en financement du Trésor public. La stagnation sur le plan de la croissance des ressources des banques, d’un côté, et de la croissance en ce qui concerne les besoins de financement de l’État, de l’autre côté, pourra constituer un risque réel sur le long terme.
3. Quelles sont les répercussions de la crise syrienne sur vos activités en Syrie ? (le cas échéant)
N.A.
4. Un projet de loi ciblant le Hezbollah et l’ensemble des banques commerciales et centrales « engagées volontairement » avec le parti a été soumis à la chambre des représentants américaine en avril dernier. Craignez-vous de nouvelles sanctions contre le secteur bancaire libanais ?
Les banques libanaises en général opèrent suivant des politiques très strictes et agissent de manière assez raisonnable et responsable.
Le projet de loi en question ne m’inquiète pas particulièrement.
5. Les clients arabes sont-ils toujours frileux ? Plus globalement, comment ont évolué les dépôts en provenance des pays du Golfe ?
Les clients arabes, à l’image de tout investisseur étranger, sont nerveux et réticents face à la conjoncture actuelle. C’est tout à fait naturel.
6. Avez-vous lancé de nouveaux produits sur le marché ? Qu’en est-il, en particulier, des produits logement ?
En octobre 2013, Creditbank s.a.l est devenue la première banque au Liban à lancer le MasterCard Contactless Sticker. Ce dernier est compatible avec toutes les catégories de cartes MasterCard, et permet à n’importe quel objet personnel d’être transformé en carte bancaire.
Le client n’à qu’à simplement appliquer cet autocollant innovateur à son téléphone portable, sa carte d’identité ou encore son permis de conduire, puis régler ses acquisitions auprès de n’importe quel terminal PayPass.
En parallèle, Creditbank œuvre avec diligence au lancement d’un nouveau produit novateur, qui sera très bientôt révélé au public.
En ce qui concerne les prêts immobiliers, Creditbank propose actuellement trois solutions logement afin de satisfaire l’ensemble des besoins existants et potentiels de sa clientèle.
Le programme EPH, en partenariat avec l'Etablissement Public de l′Habitat, représente le moyen de financement idéal pour les individus aux revenus modestes à moyens, désireux d’effectuer une première acquisition.
Le programme de logement AT, subventionné par la Banque du Liban, offre les meilleures conditions possibles pour acquérir une résidence principale.
Enfin, le programme CB Home propose à nos clients une flexibilité extrême en ce qui concerne le montant du prêt, au plafond illimité. En outre, il ne comporte aucune restriction quant à la catégorie ou la superficie de la résidence.
7. Sur quels marchés régionaux opère votre banque ? Quels sont vos plans d’expansion locale et régionale ?
À l’international, nous opérons en Arménie et en Russie à travers des banques locales que nous détenons à 100 %. A part cela nous n’avons aucun plan de développement à l’étranger à l’heure actuelle.
Sur le plan local nous poursuivons une politique assez agressive de croissance axée sur deux chapitres :
1 – Élargissement du réseau d’agences. L’ouverture de plusieurs nouvelles branches est prévue d’ici au 31 décembre 2015.
2 – Politique de placement très dynamique visant les Petites et moyennes entreprises (PME) et les prêts au particulier à travers nos différents produits.